Un peu d’histoire
Eglise anglicane
Au 16ème siècle, des Anglais arrivent en Suisse fuyant leur pays et le catholicisme imposé par la Reine Marie Tudor dès 1553. Dans les faits, des relations entre les « Protestants » anglais et les Réformateurs en Suisse s’étaient déjà nouées en 1519 à Zürich et 1536 à Genève. Les échanges entre les responsables ecclésiastiques anglais et suisses ont donc eu lieu depuis le début du 16ème siècle et se sont poursuivis jusqu’à aujourd’hui.
Canton de Vaud
Avec la fin des guerres napoléoniennes en 1815, les Anglais ont recommencé à voyager, encourageant un certain nombre de peintres et d’écrivains à séjourner sur les bords du Lac Léman. On pense par exemple à Lord Byron qui a fait connaître à la ronde le Château de Chillon avec son poème « Le Prisonnier de Chillon ». Des ingénieurs participant à la construction de la ligne ferroviaire du Simplon et des bateaux à vapeur voguant sur le lac, ainsi que de nombreux aristocrates, étudiants et artistes se sont établis dans le canton. Toutes ces personnes demandaient de pouvoir fréquenter leur propre église, dans leur propre langue. Avec le développement du tourisme, le besoin s’est fait sentir d’autant plus de créer des paroisses anglicanes et de construire des églises. A la fin du 19ème siècle, le canton de Vaud comptait plus de 30 paroisses anglicanes permanentes ou saisonnières.
Pourquoi diriez-vous les autorités vaudoises ont-elles permis l’établissement de toutes ses paroisses ? De nouveau, un bref retour en arrière. Au Congrès de Vienne en 1814-1815, la grande majorité des pays européens souhaitaient le retour à l’ancien régime. Pour le Pays de Vaud, ce projet aurait entraîné son retour dans le Canton de Berne. Seules la Russie et l’Angleterre s’y sont opposées. L’ambassadeur britannique en Suisse, domicilié à Lausanne, était membre du Comité pour les affaires suisses et, à ce titre, a joué un rôle très important pour faire reconnaître la neutralité de la Suisse et, surtout, l’indépendance vaudoise ! En signe de reconnaissance pour son travail et sa bienveillance vis-à-vis du Canton, le Conseil d’Etat a autorisé l’enterrement dans la Cathédrale de Lausanne de son épouse morte en couches. Depuis 1803, c’est l’unique personne à avoir bénéficié d’une telle décision.
Dès 1815, le culte anglican a été célébré dans le canton, d’abord dans des hôtels puis dans des chapelles de l’Eglise réformée vaudoise, et enfin dès les années 1870 dans leurs propres églises. Des Anglais ont participé au développement de leur canton d’adoption. Il faut penser notamment à William Haldimand, ancien gouverneur de la Banque d’Angleterre, qui, avec l’Anglaise Elisabeth de Cerjat, a fondé l’Asile des Aveugles (l’actuel Hôpital ophtalmique).
Le développement de l’industrie touristique dans le canton, un des piliers de l’économie, doit également beaucoup aux Britanniques. La répartition des églises montre l’intérêt porté à ce secteur.
En plus des « grands bâtiments » à Lausanne, Vevey, Montreux-Territet et Château d’Oex, il y avait des chapelles notamment aux Avants, Blonay, Caux, Clarens et Leysin. Il y a même une ancienne Chapelle anglicane dans le jardin des Bains de Lavey.
Le 20ème siècle a vu de grands changements au niveau de la population britannique dans le canton. Les deux guerres mondiales, la crise de 1929 et la chute dans la valeur de la livre ont vu une partie de cette population retourner au pays. Depuis les années 1960-1970, elle a été remplacée par les employés des organisations internationales, les multinationales, les hôpitaux et les entreprises pharmaceutiques. Cette population n’est plus composée exclusivement de Britanniques mais de personnes se déclarant anglicanes ou épiscopaliennes venant des actuels pays du Commonwealth. Cette communauté est plus connue sous le nom de « Communion anglicane », composée de dizaines de millions de membres, réparties dans plus de 165 pays autour du globe. Cette Communion est organisée dans une série de 41 provinces autonomes, elles-mêmes divisées en diocèses et paroisses, mais tous reconnaissent l’Archevêque de Canterbury comme chef spirituel de la Communion.
La Communion anglicane est également membre du Conseil œcuménique des Eglises, dont la réunion préparatoire s’est tenue à Christ Church Lausanne en 1927, sous l’égide de l’Evêque Charles Henry Brent.
2. Eglise catholique-chrétienne
Les débuts et la séparation avec Rome
L'Église vieille-catholique regroupe depuis 1870 des fidèles qui s'affirment catholiques mais qui refusent le dogme de l'infaillibilité pontificale et surtout la juridiction universelle de l'évêque de Rome. Ces Églises autocéphales se sont rassemblées à partir de 1889 et forment une unité autour de la Conférence internationale des évêques vieux-catholiques sur la base de la Déclaration d'Utrecht. Les membres de cette Eglise, particulièrement en Suisse, préfèrent la dénomination Eglise catholique-chrétienne.
Union d’Utrecht
L’Eglise d’Utrecht a été fondée au 7ème siècle et s’est trouvée séparée de Rome en 1723-1724, lors de l’élection puis de l’ordination d’un nouvel archevêque d’Utrecht que le pape n’a pas voulu accepter. C’est par l’Eglise d’Utrecht que les Eglises vieilles-catholiques détiennent la succession apostolique.
La Déclaration d'Utrecht est le fruit d'un travail commun de tous les catholiques s'étant élevés contre le Ier Concile du Vatican. Elle a été signée par les évêques fondateurs de ce qui deviendra l'Église vieille-catholique le 24 septembre 1889 à Utrecht aux Pays-Bas.
Les Eglises membres se trouvent aux Pays Bas, en Allemagne, en Autriche, en République tchèque, en Suisse et en Pologne.
Etablissement en Suisse
Fondée en 1871, l'Association suisse des catholiques libéraux, structurée en sociétés cantonales, fut la première à proposer la création d'une Eglise épiscopale et synodale échappant à la juridiction papale. En 1875, le premier synode de l'Eglise catholique-chrétienne, organisée en diocèse, se tint à Olten et ratifia une constitution ecclésiastique, qui fut d'ailleurs entièrement révisée en 1989. L'Eglise catholique nationale créée par le canton de Genève en 1873 et le synode catholique fondé en 1874 par le canton de Berne se joignirent au diocèse. En 1876, Eduard Herzog fut élu évêque par le synode et consacré par l'évêque de l'Eglise vieille-catholique allemande à Rheinfelden.
La même année, l'organisation du "diocèse national" reçut l'agrément de la Confédération. Il est
intéressant de noter que l’Eglise catholique-chrétienne est l’une des trois Eglises nationales.
La structure de l'Eglise catholique-chrétienne fut essentiellement l'œuvre de politiciens catholiques radicaux qui bénéficiaient de l'appui de milieux surtout urbains. Elle doit en revanche ses caractéristiques théologiques et religieuses à Eduard Herzog et Eugène Michaud, tous deux professeurs à la faculté de théologie catholique-chrétienne de l'Université de Berne, fondée en 1874. Les principales particularités sont le refus de la constitution ecclésiastique et de la piété centralisées que des dogmes pontificaux avaient réussi à imposer, le rôle accru des laïcs à la direction de l’Eglise, la suppression du célibat des prêtres et enfin l'établissement d'une communauté unie dans l'esprit du vieux catholicisme et non pas sous une curie centralisée. Dans les développements récents figure l'accès des femmes à la prêtrise (1999).
L'organe suprême est l'évêque (siège à Berne), et le synode national se réunit annuellement et est composé de prêtres et de délégués laïques. En 2000, les trente-trois paroisses, reconnues par l'Etat, se trouvaient dans les cantons d'Argovie, Soleure, Berne, Zurich, Bâle-Ville, Bâle-Campagne, Lucerne, Genève, Saint-Gall, Schaffhouse et Neuchâtel. Par son évêque, membre de l'Union d'Utrecht, l'Eglise catholique-chrétienne de Suisse est liée à celles d'Europe et d'Amérique du Nord. Leur but œcuménique les a conduits à nouer des relations particulièrement étroites avec les Eglises anglicanes.
Etablissement à Lausanne
La Paroisse de Lausanne a été fondée par des Suisses allemands immigrés en terre vaudoise à la fin du 19ème siècle. Aujourd’hui, la paroisse est relativement petite mais elle rayonne, au point d’avoir été contactée à deux reprises par la radio pour une messe radiodiffusée en direct.
Eglise anglicane
Au 16ème siècle, des Anglais arrivent en Suisse fuyant leur pays et le catholicisme imposé par la Reine Marie Tudor dès 1553. Dans les faits, des relations entre les « Protestants » anglais et les Réformateurs en Suisse s’étaient déjà nouées en 1519 à Zürich et 1536 à Genève. Les échanges entre les responsables ecclésiastiques anglais et suisses ont donc eu lieu depuis le début du 16ème siècle et se sont poursuivis jusqu’à aujourd’hui.
Canton de Vaud
Avec la fin des guerres napoléoniennes en 1815, les Anglais ont recommencé à voyager, encourageant un certain nombre de peintres et d’écrivains à séjourner sur les bords du Lac Léman. On pense par exemple à Lord Byron qui a fait connaître à la ronde le Château de Chillon avec son poème « Le Prisonnier de Chillon ». Des ingénieurs participant à la construction de la ligne ferroviaire du Simplon et des bateaux à vapeur voguant sur le lac, ainsi que de nombreux aristocrates, étudiants et artistes se sont établis dans le canton. Toutes ces personnes demandaient de pouvoir fréquenter leur propre église, dans leur propre langue. Avec le développement du tourisme, le besoin s’est fait sentir d’autant plus de créer des paroisses anglicanes et de construire des églises. A la fin du 19ème siècle, le canton de Vaud comptait plus de 30 paroisses anglicanes permanentes ou saisonnières.
Pourquoi diriez-vous les autorités vaudoises ont-elles permis l’établissement de toutes ses paroisses ? De nouveau, un bref retour en arrière. Au Congrès de Vienne en 1814-1815, la grande majorité des pays européens souhaitaient le retour à l’ancien régime. Pour le Pays de Vaud, ce projet aurait entraîné son retour dans le Canton de Berne. Seules la Russie et l’Angleterre s’y sont opposées. L’ambassadeur britannique en Suisse, domicilié à Lausanne, était membre du Comité pour les affaires suisses et, à ce titre, a joué un rôle très important pour faire reconnaître la neutralité de la Suisse et, surtout, l’indépendance vaudoise ! En signe de reconnaissance pour son travail et sa bienveillance vis-à-vis du Canton, le Conseil d’Etat a autorisé l’enterrement dans la Cathédrale de Lausanne de son épouse morte en couches. Depuis 1803, c’est l’unique personne à avoir bénéficié d’une telle décision.
Dès 1815, le culte anglican a été célébré dans le canton, d’abord dans des hôtels puis dans des chapelles de l’Eglise réformée vaudoise, et enfin dès les années 1870 dans leurs propres églises. Des Anglais ont participé au développement de leur canton d’adoption. Il faut penser notamment à William Haldimand, ancien gouverneur de la Banque d’Angleterre, qui, avec l’Anglaise Elisabeth de Cerjat, a fondé l’Asile des Aveugles (l’actuel Hôpital ophtalmique).
Le développement de l’industrie touristique dans le canton, un des piliers de l’économie, doit également beaucoup aux Britanniques. La répartition des églises montre l’intérêt porté à ce secteur.
En plus des « grands bâtiments » à Lausanne, Vevey, Montreux-Territet et Château d’Oex, il y avait des chapelles notamment aux Avants, Blonay, Caux, Clarens et Leysin. Il y a même une ancienne Chapelle anglicane dans le jardin des Bains de Lavey.
Le 20ème siècle a vu de grands changements au niveau de la population britannique dans le canton. Les deux guerres mondiales, la crise de 1929 et la chute dans la valeur de la livre ont vu une partie de cette population retourner au pays. Depuis les années 1960-1970, elle a été remplacée par les employés des organisations internationales, les multinationales, les hôpitaux et les entreprises pharmaceutiques. Cette population n’est plus composée exclusivement de Britanniques mais de personnes se déclarant anglicanes ou épiscopaliennes venant des actuels pays du Commonwealth. Cette communauté est plus connue sous le nom de « Communion anglicane », composée de dizaines de millions de membres, réparties dans plus de 165 pays autour du globe. Cette Communion est organisée dans une série de 41 provinces autonomes, elles-mêmes divisées en diocèses et paroisses, mais tous reconnaissent l’Archevêque de Canterbury comme chef spirituel de la Communion.
La Communion anglicane est également membre du Conseil œcuménique des Eglises, dont la réunion préparatoire s’est tenue à Christ Church Lausanne en 1927, sous l’égide de l’Evêque Charles Henry Brent.
2. Eglise catholique-chrétienne
Les débuts et la séparation avec Rome
L'Église vieille-catholique regroupe depuis 1870 des fidèles qui s'affirment catholiques mais qui refusent le dogme de l'infaillibilité pontificale et surtout la juridiction universelle de l'évêque de Rome. Ces Églises autocéphales se sont rassemblées à partir de 1889 et forment une unité autour de la Conférence internationale des évêques vieux-catholiques sur la base de la Déclaration d'Utrecht. Les membres de cette Eglise, particulièrement en Suisse, préfèrent la dénomination Eglise catholique-chrétienne.
Union d’Utrecht
L’Eglise d’Utrecht a été fondée au 7ème siècle et s’est trouvée séparée de Rome en 1723-1724, lors de l’élection puis de l’ordination d’un nouvel archevêque d’Utrecht que le pape n’a pas voulu accepter. C’est par l’Eglise d’Utrecht que les Eglises vieilles-catholiques détiennent la succession apostolique.
La Déclaration d'Utrecht est le fruit d'un travail commun de tous les catholiques s'étant élevés contre le Ier Concile du Vatican. Elle a été signée par les évêques fondateurs de ce qui deviendra l'Église vieille-catholique le 24 septembre 1889 à Utrecht aux Pays-Bas.
Les Eglises membres se trouvent aux Pays Bas, en Allemagne, en Autriche, en République tchèque, en Suisse et en Pologne.
Etablissement en Suisse
Fondée en 1871, l'Association suisse des catholiques libéraux, structurée en sociétés cantonales, fut la première à proposer la création d'une Eglise épiscopale et synodale échappant à la juridiction papale. En 1875, le premier synode de l'Eglise catholique-chrétienne, organisée en diocèse, se tint à Olten et ratifia une constitution ecclésiastique, qui fut d'ailleurs entièrement révisée en 1989. L'Eglise catholique nationale créée par le canton de Genève en 1873 et le synode catholique fondé en 1874 par le canton de Berne se joignirent au diocèse. En 1876, Eduard Herzog fut élu évêque par le synode et consacré par l'évêque de l'Eglise vieille-catholique allemande à Rheinfelden.
La même année, l'organisation du "diocèse national" reçut l'agrément de la Confédération. Il est
intéressant de noter que l’Eglise catholique-chrétienne est l’une des trois Eglises nationales.
La structure de l'Eglise catholique-chrétienne fut essentiellement l'œuvre de politiciens catholiques radicaux qui bénéficiaient de l'appui de milieux surtout urbains. Elle doit en revanche ses caractéristiques théologiques et religieuses à Eduard Herzog et Eugène Michaud, tous deux professeurs à la faculté de théologie catholique-chrétienne de l'Université de Berne, fondée en 1874. Les principales particularités sont le refus de la constitution ecclésiastique et de la piété centralisées que des dogmes pontificaux avaient réussi à imposer, le rôle accru des laïcs à la direction de l’Eglise, la suppression du célibat des prêtres et enfin l'établissement d'une communauté unie dans l'esprit du vieux catholicisme et non pas sous une curie centralisée. Dans les développements récents figure l'accès des femmes à la prêtrise (1999).
L'organe suprême est l'évêque (siège à Berne), et le synode national se réunit annuellement et est composé de prêtres et de délégués laïques. En 2000, les trente-trois paroisses, reconnues par l'Etat, se trouvaient dans les cantons d'Argovie, Soleure, Berne, Zurich, Bâle-Ville, Bâle-Campagne, Lucerne, Genève, Saint-Gall, Schaffhouse et Neuchâtel. Par son évêque, membre de l'Union d'Utrecht, l'Eglise catholique-chrétienne de Suisse est liée à celles d'Europe et d'Amérique du Nord. Leur but œcuménique les a conduits à nouer des relations particulièrement étroites avec les Eglises anglicanes.
Etablissement à Lausanne
La Paroisse de Lausanne a été fondée par des Suisses allemands immigrés en terre vaudoise à la fin du 19ème siècle. Aujourd’hui, la paroisse est relativement petite mais elle rayonne, au point d’avoir été contactée à deux reprises par la radio pour une messe radiodiffusée en direct.